Conakry, Guinée – Ce soir, des tirs à l’arme lourde ont retenti autour du palais Mohamed V à Conakry, semant la panique dans la capitale guinéenne, en particulier dans la presqu’île de Kaloum, où se situe la résidence du chef de la junte militaire, Mamady Doumbouya. Les premières informations rapportent qu’il pourrait s’agir d’une tentative de contre-coup d’état visant à renverser Doumbouya, au pouvoir depuis le 5 septembre 2021, après avoir lui-même orchestré un putsch pour destituer le président Alpha Condé.
Des témoins sur place affirment que des tirs nourris ont été entendus à Kaloum , provoquant un climat de tension extrême dans la ville. Aucune déclaration officielle n’a encore été faite par les autorités guinéennes, mais plusieurs sources militaires évoquent la possibilité d’une mutinerie au sein des forces armées.
Mamady Doumbouya, autoproclamé chef d’État depuis trois ans, a instauré un régime de plus en plus autoritaire, marqué par la répression violente des opposants, la persécution des civils, et une détérioration des conditions de vie en Guinée. Depuis son accession au pouvoir, le pays a connu des vagues de répressions sanglantes, avec des dizaines de morts dans les manifestations, ainsi que des arrestations arbitraires et des disparitions inexpliquées.
Cette attaque survient alors que le régime de Doumbouya est sous pression, critiqué pour son incapacité à rétablir la stabilité et la paix dans le pays. Selon certains analystes, cette tentative de contre-coup d’État pourrait être le signe d’une fracture au sein même de l’armée, avec des factions militaires opposées au pouvoir actuel.
Un régime contesté
Depuis sa prise de pouvoir en 2021, Mamady Doumbouya avait promis de restaurer la sécurité et de mener le pays vers une transition démocratique. Pourtant, ses actions ont été marquées par une répression brutale et un durcissement du régime. Le meurtre de figures clés comme l’ancien chef d’État-major général des armées, Sadiba Coulibaly, et la disparition de militants de la société civile, comme Mamadou Billo Bah et Oumar Sylla, illustrent la violence qui caractérise son gouvernement.
Ce soir, la Guinée se trouve à un tournant critique. Les événements en cours à Conakry pourraient bien redéfinir l’avenir du pays. Tandis que la situation reste tendue, les observateurs guettent avec inquiétude les prochains développements.
Un avenir incertain
Si la tentative de contre-coup d’État est confirmée, elle pourrait marquer le début d’une nouvelle phase d’instabilité en Guinée, un pays déjà affaibli par des décennies de gouvernance militaire et autoritaire. Le peuple guinéen, pris en étau entre des factions militaires rivales, aspire à une véritable paix et à une gouvernance qui répond à leurs aspirations.
Pour l’heure, la situation reste floue et les tensions demeurent palpables à Conakry.tumultueuse.