Au Tchad, le frère cadet du président, Salaye Débi, est accusé d’avoir provoqué il y a deux semaines la mort d’un jeune berger. Ce dernier s’est noyé dans une digue après que Salaye Déby a tiré pour le faire fuir, lui et son troupeau. La Convention tchadienne pour la défense des droits de l’homme (CTDDH) est sur le point de former une coalition avec d’autres organisations afin d’exiger son arrestation.
La scène se déroule le 28 avril dernier à Bardé, à 30 kilomètres au sud-est de la capitale tchadienne Ndjamena. Plusieurs troupeaux de chameaux s’abreuvent à un point d’eau, situé à quelques mètres du jardin de Salaye Déby. Le frère cadet du président Idriss Déby, très craint dans la zone, n’apprécie généralement pas que les bergers viennent ici avec leurs bêtes.
Selon un témoin présent au moment des faits, Salaye Déby sort alors de son domicile avec une arme et tire en direction des bergers pour les faire fuir. Aucun d’entre eux n’est touché mais en s’échappant, Moussa, l’un d’eux, tombe dans une digue et se noie. Salaye Déby a alors refusé d’être interpellé par les gendarmes, selon la Convention tchadienne pour la défense des droits de l’Homme (CTDDH).
Objectif : réclamer l’arrestation de Salaye Déby
Djimet Arabi, le ministre de la Justice, assure à RFI qu’une information judiciaire a été ouvert et que l’enquête a été confiée à une unité de gendarmerie, la Section nationale de recherche judiciaire (SNRJ) qui doit, toujours selon le ministre, rendre ses conclusions en ce début de semaine.
Or, ces affirmations sont rejetées par la Convention tchadienne pour la défense des droits de l’Homme (CTDDH), pour qui aucune enquête n’est en cours. Cette dernière travaille donc à la formation d’une coalition avec quatre autres organisations de défense des droits de l’homme avec l’objectif de réclamer l’arrestation de Salaye Déby.