Patrick Lokala arrêté : La liberté d’expression en péril en RDC
Kinshasa, 7 octobre 2024 – La République Démocratique du Congo (RDC) est de nouveau sous le feu des projecteurs après l’arrestation du journaliste Patrick Lokala, connu pour son franc-parler et son engagement à dénoncer la corruption et l’abus de pouvoir au sein du gouvernement de Félix Antoine Tshisekedi. Cet incident, qui s’est déroulé ce lundi 7 octobre, soulève de vives inquiétudes quant à l’état de la liberté d’expression dans un pays où le climat d’insécurité ne cesse de s’aggraver.
Une arrestation brutale et filmée
Patrick Lokala a été interpellé chez lui par des policiers, qui ont agi sans mandat, détruisant tout sur leur passage. Des témoins présents sur place racontent une scène de chaos : maison saccagée, biens volés, et arrestation musclée du journaliste, filmée par les forces de l’ordre elles-mêmes. Le tout s’est déroulé sous les yeux de sa famille, visiblement traumatisée par l’incident. Selon des sources proches de l’affaire, ces policiers auraient agi sous les ordres de hauts responsables cherchant à réduire Lokala au silence.
Quelques heures avant son arrestation, Patrick Lokala avait publié plusieurs messages inquiétants sur ses comptes Twitter et Facebook, exprimant ses craintes pour sa sécurité et celle de sa famille. “Ma femme a été suivie alors qu’elle conduisait notre fils aîné à l’école. À son retour, un homme suspect, de grande taille et visiblement armé, était posté devant notre appartement, exigeant de me rencontrer”, avait-il écrit. Ces propos laissaient présager une tentative d’intimidation, qui s’est concrétisée quelques heures plus tard par son arrestation.
Le silence du gouvernement de Tshisekedi
Le gouvernement congolais, sous la présidence de Félix-Antoine Tshisekedi, n’a pas encore réagi à l’arrestation de Patrick Lokala. Ce silence est d’autant plus inquiétant que les autorités du pays peinent déjà à gérer les violences dans le sud de la RDC, notamment face aux rebelles du M23 qui continuent de massacrer des civils dans l’indifférence quasi-totale de l’État.
“La RDC est devenue un véritable enfer pour les journalistes”, témoigne un confrère de Lokala, sous couvert d’anonymat. “La liberté d’expression est bafouée, et ceux qui osent dénoncer sont traqués, intimidés, ou comme Patrick, arrêtés sans motif valable.”
Affaire à suivre…