mort de thomas sankara
Mort de thomas sankara: le procès a commencé au Burkina Faso
Au Burkina Faso, le procès de 14 personnes, dont l’ancien président Blaise Compaoré, pour la mort du célèbre leader révolutionnaire du pays Thomas Sankara il y a 34 ans a commencé.
L’ancien président Blaise Compaoré et 13 autres personnes sont accusés du meurtre de Sankara, surnommé “le Che Guevara africain” par ses partisans.
Depuis des années, l’assassinat de Sankara, symbole panafricain, a jeté un voile sur le Burkina.
En octobre 1987, après un coup d’état qui a porté au pouvoir son copain et compagnon d’armes Blaise Compaoré, Sankara et 12 autres personnes ont été abattus par un commando.
Compaoré, le principal accusé, a annoncé la semaine dernière par l’intermédiaire de ses avocats qu’il boycotterait le procès.
Blaise a gouverné le Burkina Faso pendant les 27 années suivantes, jusqu’à ce qu’il soit renversé par une rébellion populaire et s’enfuit en Côte d’Ivoire, où il obtient la citoyenneté ivoirienne sous la bénédiction de l’actuel président Ivoirien Alassane Ouattara.
Lui et son ancien bras droit, le général Gilbert Diendere, qui avait dirigé le régiment d’élite de la sécurité présidentielle, sont accusés d’assassinat, de mise en danger de la sécurité nationale et de dissimulation de cadavres.
Les avocats de la défense ont déclaré qu’ils étaient submergés de 20 000 documents et qu’ils avaient peu de temps pour préparer leur dossier, de sorte que la procédure a été ajournée jusqu’au 25 de ce mois d’octobre.
Le juge Urbain Meda leur a accordé un sursis de deux semaines après avoir demandé un report d’un mois.
Compaoré, qui a toujours nié toute implication dans l’assassinat de Thomas Sankara, sera jugé par contumace par un tribunal militaire de Ouagadougou, la capitale.
Ses avocats ont annoncé qu’il n’assisterait pas à un “procès politique” entaché d’irrégularités quelques jours seulement avant le début du procès, affirmant qu’il était immunisé en tant qu’ancien chef d’État.
Diendere, 61 ans, purge déjà une peine de 20 ans pour avoir orchestré un plan contre l’administration de transition après le départ forcé de Compaoré en 2015.
Thomas Sankara, un jeune commandant de l’armée et marxiste-léniniste, est arrivé au pouvoir lors d’un coup d’État en 1983 alors qu’il n’avait que 33 ans.
Il a rebaptisé le pays Burkina Faso, qui signifie « terre des hommes intègres», de la Haute-Volta, vestige de l’époque coloniale française.
Il a poursuivi un programme socialiste de nationalisations, interdisant les mutilations génitales féminines, la polygamie et les mariages forcés.
Il est devenu une idole dans les cercles africains de gauche, tout comme l’ancien dirigeant ghanéen Jerry Rawlings, pour ses idées radicales et son défi aux grandes puissances.
Le Burkina Faso a longtemps été en proie au silence sur l’assassinat de Thomas Sankara – le sujet a été interdit pendant le long mandat de Compaoré au pouvoir – et de nombreuses personnes sont mécontentes que les tueurs soient restés impunis.