Mohamed Bazoum, privé d’eau, d’électricité et de ses puces téléphoniques.
Dans une interview accordée à la télévision française LCI, l’ambassadrice du Niger en France et ancienne ministre du Plan, Aïchatou Boulama Kané, a fait des révélations sur la situation du président Mohamed Bazoum, qui a été renversé par un coup d’État le 26 juillet dernier. Selon ses déclarations, le président déchu serait actuellement privé d’eau, d’électricité et de ses puces téléphoniques, l’isolant ainsi de tout contact avec l’extérieur.
Une destitution illégitime
Aïchatou Boulama Kané a également exprimé son désaccord quant à la légitimité des militaires qui ont orchestré le coup d’État et a contesté la validité de la notification qui la révoque ainsi que trois autres ambassadeurs (Togo, Nigeria, États-Unis). Elle considère que cette destitution est illégale et qu’elle ne reconnaîtra pas le nouveau régime.
Bazoum, un nomade au moral haut
Interrogée sur les inquiétudes concernant la vie de Mohamed Bazoum, Aïchatou Boulama Kané a souligné que le président déchu se trouve dans des conditions difficiles, mais qu’en tant que nomade, il fait preuve de résilience et garde le moral haut. Selon elle, Bazoum est un combattant aguerri, un syndicaliste chevronné qui s’est opposé à la dictature au Niger pendant de nombreuses années.
La présence des troupes françaises remise en question
La diplomate nigérienne a également évoqué la volonté de la junte au Niger de mettre fin à la présence de 1500 soldats français sur le sol nigérien, une présence que Mme Kané considère comme bénéfique. Elle a ainsi appelé le gouvernement français, qui soutient le président renversé, à maintenir la pression sur les militaires qui ont pris le pouvoir par la force.
Appel à la libération immédiate de Bazoum
Aïchatou Boulama Kané a conclu en lançant un appel à la libération immédiate de Mohamed Bazoum, déplorant les conditions inhumaines dans lesquelles il se trouve actuellement. La situation du président déchu suscite de vives inquiétudes quant à son bien-être et sa sécurité.
Les militaires face à un ultimatum
Rappelons que les auteurs du coup d’État disposaient jusqu’au dimanche 6 août 2023 pour rendre le pouvoir au président renversé, faute de quoi ils pourraient faire face à une intervention militaire des pays membres de la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest).