Racisme en Tunisie, le don de sang d’une Ivoirienne refusé.
Racisme en Tunisie : Le don de sang d’une Ivoirienne est refusé dans un centre de transfusion sanguine, sous prétexte de préjugés sur la contamination du sang africain.
Tunis, Tunisie – Dans une histoire bouleversante qui met en lumière le racisme persistant en Tunisie, le cas d’une Ivoirienne s’est récemment révélé poignant. Alors qu’elle voulait donner son sang pour sauver une autre Ivoirienne en danger de mort, elle a été confrontée à un refus catégorique dans un centre de transfusion sanguine de Tunis. Le motif invoqué était que le sang des Noirs est souvent contaminé par des maladies telles que le VIH/SIDA. Cette histoire a été partagée par Erin Clare Brown, rédactrice pour le magazine New Line en Afrique du Nord, sur Twitter, suscitant une vive indignation.
L’amie de Mme Brown, une Ivoirienne, souffrait de vertiges et s’était effondrée, ce qui a nécessité des tests sanguins pour déterminer la cause de son malaise. Les résultats ont révélé une urgence : elle avait besoin d’une transfusion sanguine de toute urgence, son taux d’hémoglobine étant dangereusement bas. Accompagné de deux amis, un Américain et une Ivoirienne, le mari de Mme Brown s’est rendu au Centre de Transfusion Sanguine pour faire un don.
Le processus semblait simple au premier abord, mais l’amie ivoirienne a été informée qu’elle ne pouvait pas donner son sang en raison d’une tension artérielle trop basse. Cette explication semblait logique, étant donné qu’elle avait passé la journée à s’occuper d’un ami malade sous la chaleur, ce qui l’avait déshydratée et étourdie.
Le lendemain, Mme Brown et ses amis ont décidé de retenter leur chance au Centre de transfusion sanguine. Cependant, lorsque le nom d’une autre amie ivoirienne a été appelé pour le dépistage, le médecin l’a rejetée en affirmant dans le couloir : “Vous ne pouvez pas donner, nous ne prélevons pas de sang du Ghana”. Malgré ses explications sur le fait qu’elle était Ivoirienne, le médecin a maintenu sa décision, affirmant que le sang des Ivoiriens était généralement contaminé.
Cette interaction a été marquée par un manque total de respect de la part du médecin, qui a refusé de regarder l’amie ivoirienne dans les yeux et lui a simplement ordonné de partir. Mme Brown a vivement réagi, dénonçant le comportement du médecin et soulignant qu’elle était venue aider quelqu’un dans le besoin. La réponse du médecin a été froide et dédaigneuse, affirmant que ce n’était pas son problème.
Mais les problèmes ne s’arrêtent pas là. Lorsque Mme Brown s’apprêtait à commencer la procédure de don, le médecin a commencé à poser des questions sur son séjour en Côte d’Ivoire. Après avoir répondu qu’elle n’y avait jamais été, le médecin a continué avec d’autres questions apparemment sans lien apparent. Finalement, le médecin a affirmé que la tension artérielle de Mme Brown était trop basse pour qu’elle puisse donner son sang, ce qui lui a semblé étrange car sa tension est généralement normale.
Un autre ami en bonne santé, qui avait déjà fait des dons de sang à plusieurs reprises, a également été confronté à la même excuse concernant sa tension artérielle. Mme Brown a rapidement compris que le médecin utilisait ces prétextes pour refuser le don de sang, probablement en raison de sa dénonciation du racisme dont il avait fait preuve.
Heureusement, un autre médecin de l’établissement est intervenu et a permis à Mme Brown et à son ami de donner leur sang, constatant que leur tension artérielle était normale. Ils ont pu accomplir la procédure et aider leur amie à obtenir la transfusion dont elle avait tant besoin.
Cependant, cette situation soulève une question plus large : Que se passe-t-il lorsque d’autres personnes noires en Tunisie ont besoin de sang ? Si le sang noir est généralement interdit, comment peuvent-elles recevoir les transfusions vitales dont elles ont besoin ? Cette situation met en lumière les défis auxquels sont confrontées les communautés noires en Tunisie, qui sont souvent marginalisées et victimes de racisme.
Il est essentiel de reconnaître que les préjugés et la discrimination raciale ont des conséquences directes sur la vie et la santé des personnes. Les autorités tunisiennes doivent prendre des mesures immédiates pour remédier à cette situation et veiller à ce que tous les individus, indépendamment de leur origine ethnique, aient un accès équitable aux soins de santé et aux services médicaux, y compris les transfusions sanguines.
Alors que Mme Brown rentrait chez elle, son ami ivoirien lui a posé une question poignante : “Sommes-nous simplement censés mourir ? ” Ou devons-nous trouver quelqu’un dans la rue et le payer, le supplier ? Ces questions soulignent l’urgence d’une action pour mettre fin au racisme et garantir l’égalité des droits pour tous les individus, indépendamment de leur origine ethnique.