La France remet à l’Algérie vingt-quatre crânes de combattants anti-coloniaux
Crânes de combattants anti-coloniaux algériens rapatriés du musée de Paris
Des restes de résistants décapités par les Français et pris comme «trophées de guerre», sont en France depuis le XIXe siècle
L’Algérie marquera son 58e anniversaire de l’indépendance cette semaine avec le rapatriement de France des crânes de 24 résistants algériens.
Un religieux musulman a récité une prière pour les morts
Placés dans des cercueils drapés du drapeau algérien, les restes ont été transportés vendredi par des soldats depuis l’aéroport d’Alger, tandis qu’une fanfare militaire a joué une marche funèbre. Un religieux musulman a récité une prière pour les morts.
Les crânes des combattants anti-coloniaux, décapités par les Français
Les crânes des combattants anti-coloniaux, décapités par les Français et ramenés en France comme «trophées de guerre», sont conservés depuis le XIXe siècle au Musée de l’Homme, musée d’anthropologie à Paris.
Les crânes comprennent ceux de Sheikh Bouziane
Sept de ceux de la collection sont des restes de figures de la résistance datant de la célèbre bataille de Zaatcha en 1849, au cours de laquelle plus de 1000 personnes ont été massacrées. Les crânes comprennent ceux de Sheikh Bouziane, qui a dirigé la résistance pendant le siège de Zaatcha, et Mohamed Ben Allel Ben Mbarek, le lieutenant de la figure de la résistance nationale Emir Abdelkader.
24 chefs de la résistance populaire
“Dans quelques heures, au début de la journée bénie de vendredi, un avion des forces aériennes atterrira à l’aéroport international d’Alger Houari Boumedienne transportant les restes mortuaires de 24 chefs de la résistance populaire et de leurs compagnons”, a annoncé le président algérien Abdelmadjid Tebboune. Jeudi.
Tebboune a décrit comment les résistants “ont été privés de leur droit naturel et humain d’être enterrés pendant plus de 170 ans”.
Les vingt-quatre crânes de combattants anti-coloniaux Algériens seront enterré au cimetière d’El Alia
Le retour des restes dans leur patrie sera célébré par un spectacle aérien au-dessus de la capitale Alger par l’armée de l’air algérienne, puis exposé au Palais de la Culture avant d’être enterré au cimetière d’El Alia le 5 juillet, jour de l’indépendance du pays.
Le mouvement de rapatriement intervient après des années de campagne par des historiens et des politiciens algériens pour faire restituer les restes des combattants anti-coloniaux.
La France a précédemment été accusée
La France a précédemment été accusée de «procrastination» sur les efforts de rapatriement après avoir fait plusieurs promesses en ce sens ces dernières années.
Pétition signée par plusieurs intellectuels français et algériens
En 2011, l’historien algérien Ali Farid Belkadi a lancé une campagne pour le retour des restes. Elle a été suivie en 2017 d’une autre pétition signée par plusieurs intellectuels français et algériens – dont les historiens Benjamin Stora, Mohammed Harbi et Malika Rahal.
Emmanuel Macron approuve le rapatriement des crânes de combattants anti-coloniaux Algériens
La même année, lors d’une visite à Alger, le président français Emmanuel Macron, premier président du pays né après l’indépendance de l’Algérie, a annoncé qu’il était prêt à approuver le rapatriement des crânes dans le but d’améliorer les relations de la France avec son ancienne colonie.