Des manifestations dans plusieurs villes du pays ont causé la mort d’au moins sept personnes et occasionné plusieurs blessés mardi selon la police. Dans la préfecture de Coyah à 50 km de la capitale Conakry de violents affrontements entre forces de l’ordre et manifestants ont éclaté après la mise en place d’un nouveau barrage censé renforcer l’isolement de Conakry pour ralentir la propagation du coronavirus.
Tout commence en fin de matinée dans la localité de Friguiadi, préfecture de Coyah. Un nouveau barrage routier vient d’y être installé pour tenter de faire respecter l’isolement de Conakry et freiner la propagation du coronavirus.
Mais pour les habitants s’en est trop. « Depuis le début de l’isolement, les témoignages de racket et de mauvais traitement par des forces de l’ordre se multiplient », explique un membre de la société civile.
D’autant que ce nouveau barrage est situé sur un tronçon très fréquenté par les travailleurs et les commerçants de la zone.
Craignant qu’il soit synonyme de nouvelles humiliations, les habitants se rebellent, des pierres sont jetées, les postes de police et gendarmerie vandalisés. « Les forces de l’ordre ont été surprises par la violence des attaques », indique le ministre de la Sécurité. Des coups de feu retentissent. Bilan : cinq morts selon la police, qui décide finalement de déplacer le barrage.
Un scénario similaire à Dubreka, l’autre sortie de Conakry, fait un mort tandis que dans la ville minière de Kamsar, c’est le manque d’électricité qui pousse les habitants dans la rue. Le domicile du maire est saccagé, un jeune homme a perdu la vie.
La semaine passée dans la ville de Kouroussa, dans le nord-est du pays, des manifestants sont également sortis pour protester contre les coupures d’électricité. Certains brandissaient des pancartes réclamant du courant « au moins durant la nuit »